Google veut mettre un terme aux cookies publicitaires
À la fin du mois de janvier dernier, Google a enfin présenté un tout nouveau système afin de mettre fin aux cookies publicitaires. Ce projet est prévu depuis des mois, mais c’est la première fois […]
Ce que vous allez découvrir
- C’est quoi un cookie ?
- Situation actuelle
- Ce que veut faire Google contre les cookies
- Les causes de ce changement
- Des réactions mitigées
Google veut mettre un terme aux cookies publicitaires
À la fin du mois de janvier dernier, Google a enfin présenté un tout nouveau système afin de mettre fin aux cookies publicitaires. Ce projet est prévu depuis des mois, mais c’est la première fois que l’on peut entrevoir ce que sera réellement le produit final. Toutefois, le système est encore en phase de tests. Aujourd’hui, ce n’est qu’un concept, mais il devrait être officialisé et mis sur le marché à la fin de l’année 2022. En attendant de voir ce que propose le géant californien, revenons d’abord sur l’essence même du problème : les cookies.
C’est quoi un cookie ?
Si vous utilisez Internet régulièrement, vous connaissez forcément le fameux message lorsque vous ouvrez un site Web. Le fameux bandeau vous demandant d’accepter les cookies. Juridiquement, les sites sont (en principe) obligés de proposer l’acceptation, mais également le refus de ces cookies. Cependant, il arrive encore bien trop souvent que l’on n’ait pas le choix. Mais qu’est-ce qui en résulte concrètement ? Accepter les cookies va avoir plusieurs conséquences. Certaines de vos données seront enregistrées sur le site en question, et donc sur Internet. Par données, nous entendons vos préférences, les sites que vous visitez régulièrement, vos favoris, votre historique de navigation, bref, toutes les informations utiles pour vous proposer ensuite un contenu plus en adéquation avec vos centres d’intérêt. Les sites peuvent même utiliser des cookies appelés “tiers” afin de pister les cookies que vous avez acceptés sur un autre site. Ainsi, certes, votre contenu est plus adapté à vos besoins, mais vos données circulent librement sur Internet. Et parfois, avouons-le, sans que vous l’ayez demandé. C’est appelé la collecte de données silencieuses. C’est pour cela que vous retrouvez des suggestions ou des publicités liées à un site de shopping sur vos réseaux sociaux par exemple. Il existe des moyens de bloquer automatiquement tous les cookies sur presque tous les navigateurs, mais cela n’assure pas le niveau 0, et ce même si vous n’êtes inscrit sur aucun réseau social, ou que vous n’allez sur Internet que rarement.
Situation actuelle
Aujourd’hui, la protection des données personnelles est un enjeu majeur sur Internet. Les utilisateurs montent de plus en plus la voix, les associations déposent beaucoup de plaintes à ce sujet, les amendes se multiplient. Dans ce contexte, Google avait créé un système dénommé “FLoC” (Federated Learning of Cohorts) en février 2021. Le FloC avait été appelé ainsi pour rappeler le “flock”, qui veut dire troupeau en anglais. Avec ce système, les données étaient certes toujours recueillies, mais en cohorte et non plus individuellement. Autrement dit, l’idée était de ne pas cibler un individu, mais un groupe avec des attraits communs. Le FloC pouvait créer plus de 10 000 groupes différents, ce qui représente tout de même un chiffre important. Certes, il s’intéresse aux données d’un groupe, mais il continue d’amasser les cookies. Niveau protection de vie privée, ce n’est pas vraiment adapté, même s’il s’agissait déjà d’une avancée. Le tout nouveau système prévu pour la fin de l’année devrait se limiter à moins de quelques milliers de sujets. Soit une progression importante.
Ce que veut faire Google contre les cookies
Comme nous venons de le dire, le nouveau concept devrait recueillir beaucoup moins de données. Nous ne pouvons pas affirmer avec précision comment fonctionnera ce système, puisqu’il est encore en phase de développement. Actuellement, des professionnels planchent sur le sujet pour sortir la meilleure version possible. Cependant, nous pouvons d’ores et déjà vous donner quelques informations, relayées par la firme de Mountain View. Le but de ce nouveau système est que l’utilisateur ait le contrôle de son profil publicitaire grâce au navigateur Google Chrome. C’est à l’utilisateur lui-même d’identifier les thèmes et sujets qui pourraient représenter ses centres d’intérêt. Ainsi, le consentement serait total. De plus, les informations seront a priori stockées sur l’appareil (ordinateur, téléphone, etc) et non plus sur les serveurs Internet, et pour une durée maximale de trois semaines, avant leur suppression. Enfin, les internautes pourront apparemment supprimer des thèmes qui ne leur sembleraient pas intéressants, et même désactiver la fonctionnalité dans son ensemble.
Les causes de ce changement
De prime abord, et malgré la colère grandissante autour des cookies, il peut sembler étrange que Google modifie à ce point ce système. Et pour cause, Google détenait en 2021, à lui seul, 28,6 % du marché publicitaire numérique mondial. Facebook arrivait deuxième de cette liste, avec 23,7 % de parts de marché. Qui dit 28.6% du marché, dit revenus. Des revenus considérables. La publicité utilisée via les services Google ont rapporté près de 147 milliards de dollar l’année dernière. Cependant, le géant américain s’explique en disant que leur but premier est de protéger la vie privée de leurs utilisateurs. Mais ce n’est pas tout. En décembre 2020 et 2021, Google a dû payer respectivement 100 millions de dollars, et 150 millions de dollars d’amende suite à un contrôle de la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés). Des amendes fréquentes donc, et coûteuses pour Google, qui espèrent donc éviter cela à l’avenir avec ce système.
Des réactions mitigées
Il n’est pas mince de dire que le projet est critiqué dans le monde de la publicité numérique. Et le spectre est large. Les acteurs de la publicité en premier lieu, puisque cela réduira très largement leur champ d’application. Ils devront se priver de la revente d’un nombre important de données. Certains éditeurs de site également, puisqu’en plus de perturber le modèle économique et commercial de la presse numérique (qui se rémunère en grande partie grâce à la publicité), ces derniers estiment que cela permettra à Google “d’étendre son monopole sur les données”. Cela peut sembler paradoxal puisque le nouveau système vise à la réduction voire la suppression des données, mais les éditeurs parlent ici des cookies tiers, évoqués plus tôt dans l’article. Sans cookies tiers, il ne leur sera plus possible de traiter mais surtout de comprendre les données, et donc de ne plus proposer un contenu adapté. Reste à savoir si ce système sera vraiment appliqué, et à quel point il changera l’utilisation des cookies. Les autres géants du Web comme Facebook ou encore Apple pourraient être les prochains à migrer vers ce fonctionnement.
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